Le stress et la peur
- Julie Pauthier
- 6 juil. 2020
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 20 oct. 2020
Dans l’article précédent, nous différencions l’angoisse de l’anxiété. Dans la même thématique, je vous propose de poursuivre avec la peur et le stress.
Suite à ces deux articles, l’anxiété, l’angoisse, la peur et le stress n’auront plus de secrets pour vous !
Poursuivons notre voyage au cœur des définitions par celle du stress.
Le stress
Le stress est un ensemble de réactions, qui apparaissent lorsque l’organisme est soumis à des pressions ou à des contraintes de l’environnement. Le stress est toujours dû à une situation présente ou à venir, extérieur et clairement identifiée. Le stress diffère de l’anxiété par son « statut ».
En effet, l’anxiété est une émotion, tandis que le stress est un mécanisme pouvant amener à diverses émotions, comme l’anxiété. Le stress demande de s’adapter à un événement et donc beaucoup d’énergies au corps. Il déclenche de nombreux symptômes physiologique comme les palpitations, les sensations de papillon dans le ventre, l’hyperventilation, la gorge qui "se noue", une tension musculaire, etc.
On parle souvent de stress positif ou de stress négatif. Le stress positif a pour objectif de préparer le corps à un événement nécessitant beaucoup d’énergie. De nombreuses hormones sont libérés comme l’adrénaline, de ce fait les battements du cœur s’accélèrent, et nous entrons en dans une phase d'hypervigilance. En somme, tout est fait pour que le corps agisse vite et efficacement.
Le stress dit négatif, survient lorsque ces symptômes apparaissent sans danger réel, qu'ils ne s’apaisent que difficilement et surtout deviennent chronique.
Contrairement à ce que l’on entend souvent, le stress n’est jamais une caractéristique intrinsèque à un individu. C’est-à-dire qu’il est toujours causé par une source extérieure.
A partir du moment où l’élément déclencheur du stress disparaît (par exemple terminer un projet important au travail en peu de temps), le stress s’évapore également. Il n’existe pas, en tant que tel, d’individu ayant une personnalité « stressé ». Dire « je suis quelqu’un de stressé » est donc en soit une erreur. Il conviendrait plutôt de reconnaître que nous sommes soumis à de nombreuses sources de stress au quotidien.
Cependant, il est possible de cumuler les épreuves stressantes, jusqu’à ce que le stress devienne récurrent, chronique. Lorsque le corps subit tant de symptômes délétère de manière régulière, nous pouvons voir apparaître de nombreux impacts physique et physiologique (dépression, Burn out, mal être, maladies cardio-vasculaires, tensions musculaires, fatigue perte ou prise de poids…). Il est important à ce moment la d'intervenir afin de ne pas laisser le stress envahir le mental et le corps. Le stress est d’ailleurs générateur de peur et d’anxiété.
La peur
La peur est une émotion normale et passagère qui surgit lors d’une situation dangereuse, stressante ou inhabituelle. Biologiquement, la peur a pour fonction la protection et a pour but la survie. Initialement, c’est un mécanisme sain ayant pour objectif de protéger l’individu d’une situation perçu comme dangereuse, dans laquelle sa vie pourrait être en jeu. Elle est intimement reliée à notre instinct de survie. Elle peut entraîner diverses réponses, comme l’inhibition de la pensée, la fuite ou la défense. Elle se manifeste par une hausse de la fréquence cardiaque, un écarquillement des yeux, une perturbation de la respiration. Parfois, elle créer le besoin de pousser un cri et peut mener à une paralysie partielle, jusqu’à une perte de conscience totale.
C’est une émotion que nous retrouvons dans la plupart des notions que nous avons abordée précédemment. La peur peut être issue du stress, de l’anxiété, de l’angoisse ou de la panique, mais peut également en être le fruit. De manière isolée, la peur peut également devenir pathologique : nous parlerons alors de phobie.
La phobie est une peur intense est incontrôlée. Elle est déclenchée par un objet, un élément naturel un animal ou une situation. La phobie se déclenche sans danger réel, mais est souvent initiée par un événement traumatique ou fantasmatique. La phobie est extrêmement invalidante. Elle révèle une détresse intense, menant parfois à des crises d’angoisse si l’exposition à l’élément phobique n’est pas contrôlée. Comme pour le trouble panique, il en résulte en autres, des mécanismes d’évitements, de repli sur soi, une fatigue importante, un isolement social ou encore une inhibition de la pensée.
Vous avez déjà dû entendre parler de phobie sociale, d’agoraphobie, ou encore d’arachnophobie. Chacune de ces phobies est spécifique et unique. En fonction de son origine (sociale, animale etc.), la phobie sera plus ou moins handicapante au quotidien.
Il est important comme pour toute pathologie à ce stade, de se faire aider par un professionnel de la santé mentale.
Pour conclure
Pour conclure, voici un exemple concret permettant d’illustrer et de reprendre toutes les notions abordées au cours de ces deux articles.
Exemple : Lors d’un examen de fin d’étude.
Le stress peut intervenir au moment de la préparation à cet examen. Du par exemple, au nombre important d’éléments à réviser et la pression de réussir. Ou au moment de l’examen, en ressentant des palpitations, en ayant un rythme cardiaque rapide, les mains moites etc.
La peur peut survenir par exemple en fonction des conditions de l’examen : dû à la peur de parler en public (si l’examen est à l’oral), d’être jugé ou de l’échec.
L’anxiété ce serait ici le fait d’anticiper un soucis lors de l’examen comme par exemple s’inquiéter qu’un stylo ne fonctionne pas, d’arriver en retards, de se tromper de salle) ; ou encore d’anticiper un futur échec (on retrouve également ici la peur, celle de ne pas réussir).
En cas d’anxiété généralisée ou intense, de l’angoisse pourrait apparaître avant ou après l’examen si les symptômes précédents submergent l’individu.
Lorsque chacun de ces états devient chronique et handicapant, il convient de ne pas rester seul et isolé dans sa souffrance. Ce n’est pas "rien". Souffrir de phobie, d’angoisse, d’anxiété ou de stress chronique peut être très difficile à vivre. Ce sont des états qui ont de nombreux effets délétères sur le corps ainsi que la psyché. Si vous ressentez le besoin d’être accompagné, n’hésitez pas à vous faire aider par un professionnel de la santé qui saura vous amener à sortir de cette mauvaise passe.

Références
Ohman, A. (2000). « Fear and anxiety: Evolutionary, cognitive, and clinical perspectives » in M. Lewis & J. M. Haviland-Jones (Eds.). Handbook of emotions. (p. 573-593). New York: The Guilford Press.
Seligman, M.E.P., Walker, E.F. & Rosenhan, D.L.).Abnormal psychology, (4th ed.) New York: W.W. Norton & Company, Inc.
« Emotional Control Circuit Of Brain's Fear Response Discovered »
John Travis, "Fear Not" ,Science News, 2004
Comments